Rony Marthias se confie

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Rony Martias n'est pas un coureur français comme les autres : il aime les courses du Nord. Arrivé de Guadeloupe à 18 ans, il s'est bien adapté aux conditions de course de la Métropôle, dont le froid. D'ailleurs, il explique à www.cyclismag.com qu'un coureur des Antilles doit arriver jeune pour avoir plus de chances de réussir en Métropole.


Par Dominique Turgis

Dans les vapeurs d'essence, Rony Martias tourne sur le goudron du vélodrome de Rennes dans le sillage d'un derny. Le coureur de Saur-Sojasun participe à une manche de la coupe d'Europe. Rouler derrière une mobylette, le Guadeloupéen connaît. « Souvent Gilles Barteau, un ancien coureur amateur et oncle de Vincent, m'entraîne derrière scooter. Il habite à côté de chez moi. » La piste, il connaît aussi. Quand il était chez Bouygues Télécom, Rony Martias a fait partie du groupe piste. « Je roule plus souvent sur un vélodrome quand je rentre chez moi en Guadeloupe, en octobre-novembre. C'est important dans ma préparation physique. »

PARTIR AVANT D'ÊTRE UNE VEDETTE

Rony Martias avait 18 ans quand il a quitté son île et sa famille pour tenter sa chance en Métropole au Vendée U. Il n'était pas seul, Yohann Gène l'accompagnait. «Nous avons pu nous aider psychologiquement.». Paradoxalement, leur jeune âge fut une chance pour bien s'intégrer. « En Guadeloupe, les coureurs sont chouchoutés par les parents, les amis, les supporters. C'est difficile pour un coureur de couper le lien en venant en Métropole. D'autres coureurs sont venus quand ils étaient déjà des vedettes en Guadeloupe. Un coureur avec une certaine notoriété a du mal à accepter de ne pas gagner tous les dimanche. » A 18 ans, Rony Martias et Yohann Gène n'avaient pas encore de fans chez eux. Ils ont réussi là où, par exemple, Bruno Zadigue (sélectionné pour les Championnats du monde juniors 1985) avait échoué. Rony Martias est passé pro fin 2003 chez Brioche La Boulangère.

« IL FAIT FROID POUR TOUT LE MONDE »

Pour ses premières courses en Métropole, les coureurs s'étonnent de le voir venir affronter la froidure de l'Europe. « Ils me disaient qu'à ma place, ils ne seraient pas venus » se souvient Rony Martias. Le froid est un vrai problème. « Maintenant, quand il fait froid, je me dis qu'il fait froid pour tout le monde. » Pour tout arranger, le gars de Basse-Terre s'est amouraché des courses en Belgique sur les pavés, « des courses de guerriers ». Par exemple, depuis 2004, il n'a pas raté un Paris-Roubaix.
Cette année, le coureur de Saur-Sojasun s'est incliné au sprint derrière Jens Keukeleire dans la 1ère étape des Trois Jours de la Flandre occidentale. Au pays des « hommes du Nord », au Tour de Normandie, il se classe 4e du classement général avec le maillot vert sur le dos. Pour sa course de reprise, aux 4 Jours de Dunkerque, encore une course du Nord, il s'est lancé dans une longue échappée. « Dans cette course, l'échappée de la première étape prend parfois beaucoup de temps au peloton et va au bout. »

LES GUADELOUPÉENS DE PARIS

A bientôt 30 ans, Rony Martias pense aussi à la relève guadeloupéenne. « Il y a Kévin Reza au Vendée U. » Il pense qu'un Guadeloupéen né en Métropole aura plus de chance de réussir. « C'est plus facile pour eux de s'adapter puisqu'ils sont nés ici. Ils ont aussi la famille au près d'eux. Cela joue énormément en cas de coups durs. » Rony Martias est même le parrain d'un club du Val de Marne, basé à Villeneuve St Georges, l'US97 Villeneuvoise. 97, comme le numéro du département de la Guadeloupe.

Photo : Rony Martias au vélodrome de Rennes
Crédit : www.cyclismag.com

 

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