Ballan écarté de Paris-Roubaix

Le coureur italien Alessandro Ballan (BMC), dont le nom a été cité dans le cadre d'une enquête sur le dopage menée à Mantoue (Lombardie, nord), pourrait être écarté à titre de précaution par son équipe de la classique Paris-Roubaix dimanche, annonce vendredi la Gazzetta dello Sport.

"Nous sommes en train de recueillir davantage d'informations (à propos de l'enquête). Tous les scenarii sont possibles", a déclaré au quotidien sportif Jim Ochowicz, le patron de l'équipe BMC.

Mercredi, le procureur de Mantoue Antonino Condorelli avait annoncé que 35 personnes environ avaient été placées sous enquête pour fraude sportive dans le cadre d'investigations menées sur le dopage dans le cyclisme.

Le magistrat n'a donné aucun nom, mais selon la Gazzetta dello Sport, la quasi-totalité de ces personnes auraient fait partie ou feraient partie de l'équipe italienne Lampre, qu'ils soient coureurs, entraîneurs, médecins ou dirigeants.

Parmi les 35 personnes figurent ainsi notamment, selon le quotidien milanais, Giuseppe Saronni, manager de la Lampre, ainsi que les coureurs Damiano Cunego, vainqueur du Tour d'Italie en 2004, et Alessandro Ballan, 3e à Roubaix en 2006 et 2008, champion du monde en 2008, et aujourd'hui chez BMC.

"L'enquête concerne avant tout celui qui a commercialisé les substances dopantes plutôt que ceux qui les ont utilisées. Et elle s'élargit à l'étranger même si je n'ai encore pris aucun contact avec des autorités (étrangères)", a déclaré mercredi Antonino Condorelli, ajoutant: "Je ne donne aucun nom parce que je n'ai encore interrogé personne."

"Je compte conclure l'enquête d'ici la fin mai, a poursuivi le procureur. Celle-ci n'est pas (seulement) importante pour les professionnels impliqués, mais parce que les substances interdites circulent également parmi les cyclistes amateurs".

Selon les médias italiens, la figure centrale de l'enquête serait un pharmacien de 56 ans, Guido Nigrelli, dont l'officine est située dans une petite commune proche de Mantoue, Mariana Mantovana.

Interrogé par la Gazzetta, celui-ci, qui dit être un ami de Giuseppe Saronni "depuis 30 ans", se défend de faire circuler des substances interdites. Et il explique que l'équipe Lampre lui fait la "très grosse faveur" de se fournir en médicaments "plus qu'autorisés" dans son officine, ce qui lui permet de s'en sortir économiquement dans une commune qui compte moins de 1000 habitants.